Après avoir exposé la barbarie patriarcale de l’excision dans son solo Fatou t’as tout fait, la chorégraphe continue de porter les récits de femmes où les traditions se heurtent au monde contemporain. Au Mali, les femmes sont les garantes de la vie, elles la reproduisent, en prennent soin. Elles travaillent dans les champs, cuisinent, soignent, préservent la famille ou encore veillent à l’éducation des plus jeunes. Pièce peuplée d’objets, de tissus, de plantes médicinales et matériaux, comme autant de personnages, Mes sueurs se sont transformées en larmes parle de ces histoires, celles des femmes, celles rarement exprimées et souvent ignorées. Fatoumata Bagayoko se laisse traverser par des danses traditionnelles et contemporaines, des gestes quotidiens et sentiments intérieurs : de la joie à l’enfermement, de la douleur à l’explosion, de la peur à l’espoir. À ses côtés, tout en dialogue et en résonance, la comédienne Honorine Diama pose ses mots pour incarner d’une autre voix les récits partagés.