Lorsqu’un silence assourdissant s’est abattu sur des violences subies, c’est un geste d’une puissance inouïe que de commencer à soulever le couvercle pour tenter de s’en affranchir. Le solo Sian, mot qui signifie signifie « cicatrice » en wobé (langue de Côte d’Ivoire), emprunte ce chemin de reconstruction. La danseuse et chorégraphe Tatiana Gueria Nade y partage une histoire intime, qui se lie avec force à l’existence de toutes les femmes dans les sociétés patriarcales.

En scène, nous découvrons un corps venu traiter sa douleur et transformer sa colère en mouvement. Depuis son propre parcours, Tatiana Gueria Nade met en lumière ce que signifie vivre dans un monde qui stigmatise, agresse, rabaisse et attaque les corps identifiés comme appartenant au sexe féminin. Soutenue par un feu puissant, sa danse dialogue avec des voix de femmes qui ont défendu leurs droits contre la domination de l’ordre patriarcal. Les mots sont ici mâchés, ingurgités, ils deviennent le moteur même de la danse, un combustible qui apporte soutien et sororité à une chorégraphie explosive, qui progresse par mouvements éruptifs. Formée à l’École internationale de Danse d’Irène Tassembédo à Ouagadougou, on a pu découvrir Tatiana Gueria Nade interprète dans Yiiki de la grande chorégraphe burkinabé lors de la Saison Africa2020 à L’échangeur. La puissance de son écriture se déploie ici en solo avec une force poignante.

Production déléguée L’échangeur – CDCN Hauts-de- France I Coproduction L’échangeur – CDCN Hauts-de- France I Partenaires FIDO Festival International de Danse de Ouagadougou (résidence de recherche et présentation d’une étape de travail au en janvier 2022) I Soutiens Lauréate du programme Visas pour la création 2022 de L’Institut Français en partenariat avec L’échangeur-CDCN, La Briqueterie-CDCN et Les rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint-Denis.