Suhaib Gasmelbari a 10 ans lorsqu’en 1989 le général Omar el-Béchir prend le pouvoir grâce à un coup d’État. Durant 30 ans, le régime islamique bannit toute forme de modernité, de culture et d’art. C’est pendant ses études en Égypte que le futur réalisateur soudanais rencontre pour la première fois le cinéma. Il poursuivra sa recherche de connaissances cinéphiles en France, et finira par s’inscrire à l’Université Paris 8 avant de revenir au Soudan. Les quatre cinéastes autour desquels Suhaib Gasmelbari construit son film ont des parcours quelque peu différents. Dans un Soudan encore ouvert à la culture, Manar Al-Hilo, Altayeb Mahdi, Ibrahim Shaddad et Suleiman Mohamed Ibrahim se sont nourris de films internationaux. Ils sont partis apprendre leur métier au Caire, à Berlin, à Moscou puis ont fondé une revue de cinéma dans les années 1970. Talking about trees suit ces quatre hommes de retour au Soudan dans leur folie à faire renaître un cinéma à Khartoum.