Nouveautés du Centre de ressources

mai 2025

L'après-midi d'un faune
Vaslav Nijinski
de Thierry Malandain - nouvelles éditions Scala / Collection Chefs-d'œuvre de la danse (2025)

Avec L’Après-midi d’un faune, chorégraphié par Vaslav Nijinski en 1912, tout semble clair, connu, limpide. Ces plus ou moins dix minutes d’œuvre dansée sont parmi celles sur lesquelles le doute est le moins permis dans tout le répertoire. Et pourtant, parce que Nijinski fut un mythe absolu de la danse et parce que les Ballets russes ne cessent de fasciner, que d’histoires, voire de légendes.

Et puis cette question : puisque cette œuvre est si bien connue, pourquoi la recréer ? C’est donc un chorégraphe qui mène l’enquête et qui éclaire les nombreux fils culturels menant à ce ballet.

Utt
Kô Murobushi / Carlotta Ikeda
de Geisha Fontaine - nouvelles éditions Scala / Collection Chefs-d'œuvre de la danse (2025)

En plus de 40 ans, Utt contribua à accoutumer le public occidental au butô. Pourtant ses mystères demeurent. Kô Murobushi a chorégraphié ce solo pour et avec Carlotta Ikeda, mais ses fins autant que son évolution expriment d’autres réalités, plus profondes encore.

Il y a le butô, cette forme extrême de la modernité japonaise. Ce mode de danse refusant de poser toute définition et qui procède beaucoup plus d’un questionnement que de l’application de recettes. Alors, à explorer ce solo et la pratique qui l’a généré, apparaissent des pans de l’histoire du Japon, de l’histoire de la danse et des regards croisés entre les cultures.

La danse en Afrique
Héritages et créations contemporaines
de Aïssatou Bangoura - L'Harmattan (2024)

Le livre d'Aïssatou Bangoura opère la critique de deux imaginaires, l'un créé autour du Noir dansant par le regard occidental, à l'époque du primitivisme et de la théorie de l'inégalité des races, largement véhiculé par les expositions coloniales et universelles du XIXe siècle ; l'autre lié au système des castes de la société sénégalaise, attribuant au griot le don inné pour la danse et le chant. Il examine le rapport de la nature et de la culture dans l'apprentissage de la danse et la formation du danseur, en articulant constat historique et analyse sociologique et anthropologique. 

Fruit de la politique culturelle de Léopold Sédar Senghor, l'engouement pour la danse suscité par le Premier Festival mondial des Arts nègres explique une floraison de groupes, de Ballets, de Festivals, d'Écoles de danse. C'est cette dynamique qui a mené en 1977 à la création de Mudra-Afrique, grâce à la fructueuse collaboration de Maurice Béjart et Germaine Acogny. Bien que de courte durée, l'expérience a été reprise dans plusieurs pays africains par les anciens de Mudra-Afrique. 

L'univers de la danse et celui de la musique ont des relations intimes. Elles sont consubstantielles à la vie. Ainsi, la danse est-elle, pour Senghor, "le premier et fondamental art de l'homme", à l'origine de notre humanité, source d'où se transmet, à travers tous les autres arts - musique, peinture, sculpture, architecture -, le rythme par lequel ils participent de cette force vitale ordinatrice de ces mouvements concrets vers la lumière de l'Esprit.