En découvrant le texte Congo de l’écrivain français, le chorégraphe congolais a trouvé une porte d’entrée pour porter à la scène un pan de l’histoire de son pays. Au cœur du pays « qui n’existe pas », Faustin Linyekula a passé du temps dans une plantation d’hévéas, dans une forêt au sud de Kisangani, un cadre depuis lequel il a développé la matière dansée, sonore et sensorielle de la pièce, en allant creuser au plus sombre de l’histoire de ces plantations de caoutchouc, convoquant la violence perpétrée sur les corps noirs exploités. À ses côtés, Pasco Losanganya est ici passeuse de chants dont la source remonte à l’enfance, pour tenter de donner voix à l’indicible, tandis que Daddy Moanda Kamono nous fait entendre le texte d’Éric Vuillard. Nourri des chants de la forêt et des histoires partagées, le corps de Faustin Linyekula s’évertue à tenir debout, à danser avec ces strates, avec le poids des multiples facettes de l’exploitation des biens et des richesses au détriment de la vie de milliers d’être humains.

programme de la soirée
→ 19 : 00 : Tshota - Didier Ediho | L’échangeur/Studio2
→ 21 : 00 : Congo - Faustin Linyekula | L’échangeur/Grande salle